L’UPE2A lance son projet
« Témoignages d’hommes et de femmes »
Lundi 3 novembre 2025, nous avons accueilli le premier témoin pour notre projet. Il s’appelle Frédéric Praud. Il a 60 ans. Il est né en France, dans la région Pays de la Loire. Son département d’origine c’est la Vendée.
Il est né dans une ferme (à la campagne). Chez ses parents, on ne parlait pas français. Sa langue maternelle n’a pas de nom. « Avour étoquo l’aïe? » veut dire « c’est où ? ». Il dit que quand il était petit il n’y avait pas d’égalité entre lui et les enfants de la ville à cause de la langue qu’il ne connaissait pas et parce que ses parents étaient très pauvres (chez lui, il n’y avait pas d’eau courante, ni de toilettes ni d’électricité). Il a fait des progrès en français grâce aux livres.
A 14 ans il voulait travailler à la ferme. Son père l’a obligé à aller au lycée pour qu’il ait une meilleure vie que ses parents. Quand son père l’a obligé à quitter la ferme il a ressenti de la colère. Il a fait des études jusqu’à 26 ans. Pendant ses études, son père lui demandait toujours s’il travaillait et s’il était heureux. Frédéric disait toujours à son père qu’il était heureux parce qu’il voulait que son père soit fier de lui et rassuré.
Son premier métier était journaliste. Il l’a quitté parce ses collègues étaient racistes.
Son deuxième métier était éducateur pour des jeunes sans parents. 2 jeunes dont il s’occupait lui ont demandé de leur présenter d’anciens migrants parce que leurs parents n’étaient pas là pour répondre à leurs questions.
En écoutant ces anciens migrants installés en France, il a décidé de changer de métier. Aujourd’hui, il écrit la vie de personnes venues vivre en France (leur biographie) et il organise des rencontres entre eux et des jeunes. Il pense que son métier est utile pour qu’il y ait plus d’égalité entre les jeunes.
Cette rencontre a duré 2 heures. Voici ce qui a le plus étonné les élèves :
Il vivait en France mais il n’y avait pas d’égalité entre lui et les enfants des villes. Il est né en France et vivait en France sans parler français et sa langue n’a pas de nom. On a bien aimé qu’il ait appris le français en utilisant des livres (il lisait le dictionnaire aux toilettes !) qu’il empruntait au CDI de son école.
Son test ADN montre qu’il a beaucoup d’origines alors que sa famille a toujours habité en France (il a dit : « C’est ça, un Français ! » en montrant toutes les origines).
Dans sa maison d’enfance, il n’y avait pas d’eau courante (sa mère allait au puits chercher l’eau), ni d’électricité ni de toilettes !
On a aimé aussi sa relation avec des gens qui viennent de plein de pays différents et le fait qu’il ait fait de l’agriculture quand il était petit.
Il nous a donné un bon conseil : continuer à apprendre le français mais ne jamais oublier notre langue ni d’où on vient. Il a dit qu’il fallait être fier de sa langue et de sa culture.
Et la suite ?
Nous accueillerons 3 autres témoins, à commencer par Catherine Lahaie jeudi 28 novembre.
Les élèves de l’UPE2A de Pleyben et Mme Gouzien